Le fusing, mot anglais employé pour désigner le verre fusionné, est une technique de travail du verre déjà utilisée il y a plus de 3000 ans.
La technique du fusing consiste à superposer à froid plusieurs couches de verre, pour ensuite les faire fusionner dans un four à haute température.
Quels verres utiliser pour le fusing?
Avant de vous lancer dans le fusing, vous devez savoir qu’il existe une multitude de verres différents, souvent classés selon leur “coefficient de dilatation thermique” ou COE (en anglais, «coefficient of thermal expansion»). En effet, quand le verre change de température, il subit de l’expansion et de la contraction.
Le COE indique la vitesse à laquelle le verre change de taille.
Ainsi, lorsque deux morceaux de verre sont fusionnés ensemble et que l’un d’eux change de taille plus ou moins vite par rapport à l’autre, alors la pièce fusionnée peut se fêler, et cela même plusieurs mois plus tard.
C’est pourquoi le verrier fondeur utilise uniquement des verres compatibles, c’est à dire qui appartiennent à une même catégorie et possèdent le même coefficient de dilatation.
Le COE varie selon les fabricants de verre:
- Le verre Murano a un COE de 104
- Le verre Spectrum a un COE de 96
- Le verre Bullseye a un COE de 90
- Le verre Float a un COE de 82
Qu’ils soient transparents, opalescents, irisés, dichroïques… les fabricants de verre pour fusing proposent leurs verres sous différentes formes:
- plaques de verre de 2 à 6 mm d’épaisseur,
- poudres de verre,
- verre concassé de granulométrie variée (frittes),
- fils de verre (stringers) et baguettes.
La technique
Je découpe chaque morceau de verre à la main à l’aide d’un coupe-verre et de pinces. J’utilise aussi du verre concassé (fritte) ou en poudre, des fils, des murines… de différentes couleurs en fonction du motif souhaité.
Je place ensuite tous ces éléments sur une plaque de verre appelée «base». J’utilise parfois une colle spéciale pour les maintenir en place si nécessaire.
Ensuite, je dispose ma composition sur la sole du four, à froid. Elle doit être préalablement préparée avec un séparateur pour éviter que le verre ne colle dessus.
Lorsque la température atteint 800° à 850°, le verre forme un ensemble homogène. Il devient pâteux mais n’atteint pas l’état liquide.
Les verres ayant des coefficients de dilatation différents ne doivent absolument pas être mélangés, afin d’éviter l’apparition de tensions lors du refroidissement, ce qui provoquerait irrémédiablement la casse du verre.
Courbe de cuisson du verre
La cuisson des verres suit une courbe de température spécifique à chaque type de verre.
Ces courbes sont composées d’une montée en température en plusieurs phases, de cycles de recuisson et de refroidissement.
Le verrier fondeur doit absolument suivre ces courbes, car la recuisson sert à éliminer les tensions moléculaires qui apparaissent lors du refroidissement, et donc à éviter que le verre ne se casse par la suite.
Une cuisson dure une douzaine d’heures pour des petites pièces, comme les cabochons. Elle peut être beaucoup plus longue pour des objets de plus grande envergure.