Né au Proche-Orient vers 3500 av JC, il fallu deux mille ans d’efforts pour que les artisans parviennent à transformer le sable et la soude en une matière vitreuse diaphane. L’histoire du verre nous fait voyager de Babylone à l’Egypte antique, de Venise à la France de Colbert, pour se poursuivre aujourd’hui dans notre quotidien.
Premières utilisations de verre naturel : 100 000 ans av. J.-C.
Le verre existe déjà naturellement depuis plusieurs centaines de milliers d’années. L’homme l’utilisa pour la première fois il y a 100 000 ans sous forme d’obsidienne pour fabriquer des outils, des armes coupantes et des bijoux. L’obsidienne est un verre d’origine volcanique opaque et dur, produit par le refroidissement de laves très riches en silice.
Premières fabrications d’objets en matériaux vitreux: 5000 à 3000 ans av. JC
Les premiers verres fabriqués par l’homme sont nés au Proche-Orient. Originaires de Mésopotamie, de Syrie ou d’Egypte, avec quelques extensions au Levant, à Chypre et en Mer Égée, ils ne sont pas encore transparents ou translucides mais opaques, de couleur verte ou bleue.
Selon l’historien romain Pline (Naturalis Historica, an 77 de notre ère), les premiers hommes à produire du verre furent des marins phéniciens. Ces derniers voulurent établir leur camp sur une plage près de Belus en Asie Mineure et ne pouvant trouver de pierres pour constituer leur foyer, utilisèrent des blocs de soude qu’ils transportaient dans leur navire. Avec la chaleur du feu, le sable et la soude se transformèrent en pâte de verre.
Mais ceci n’est qu’une légende, car l’élaboration du verre nécessite une température d’environ 1300°C. Toutefois, elle donne déjà les éléments nécessaires pour fabriquer du verre : soude + sable + chaleur.
Les premiers objets en verre jamais trouvés, sont des perles de verre égyptiennes remontant à 2500 avant notre ère. Façonnés de manière primitive, le matériel était roulé sur un noyau de sable ou de terre cuite. Après séchage, le noyau se rétracte et peut être ôté facilement.
On raconte que Thoutmosis III, pharaon d’Égypte entre 1483 et 1450 avant J.-C. serait le premier à avoir fait naître l’industrie verrière, grâce aux artisans capturés lors de ses conquêtes. Utilitaires, décoratifs, ou encore parures pour les princesses et pharaons, les objets en verre acquièrent très tôt de multiples usages.
Il est remarquable de constater que ces premiers verres présentaient des compositions très voisines de celles de nos verres industriels modernes.
Premières fabrications de verres translucides : 1 500 ans av. J.-C
Ce sera donc après deux mille ans d’efforts que le verre deviendra la matière diaphane que l’on connaît.
Les fours permettent d’obtenir de plus hautes températures, la matière est mieux travaillée. Le verre devient translucide et se développe alors un marché d’imitation de pierres précieuses.
Les premières pièces en verre creux (vases, pots, flacons) apparaissent au même moment ; elles sont coulées
L’émail apparaît vers 1500 av.JC. C’est une substance vitreuse qui est constituée d’un produit incolore, le fondant, que l’on teint dans la masse grâce à l’adjonction de certains oxydes métalliques.
L’apparition du verre soufflé : Ier siècle av. JC
Le soufflage du verre, pour fabriquer des vases et autres récipients, a été inventé au 1er siècle avant notre ère.
Cette technique émergea en Syrie grâce à l’invention de la canne à souffler. De là, cette méthode passa en Italie, puis en Gaule et en Espagne.
Au même moment, on inventa le verre transparent à Sidon (Phénicie), probablement à cause de la pureté des sables de la région et de la présence de natron.
Au Ier siècle après J.C.
Cette découverte entraîne la naissance d’une forte industrie de verre creux. Grâce au soufflage à la canne, l’artisan est à bonne distance de la source de chaleur et il peut donner forme à des pièces de plusieurs dizaines de centimètres.
Le verre incolore apparut alors et se répandit à partir du IIIe siècle. Il est obtenu en ajoutant du manganèse, qui joue le rôle de purificateur. La teinte naturelle du verre, bleu verdâtre, est due à la présence d’oxydes métalliques contenus dans le sable qui sert à sa fabrication.
Les premières utilisations du verre coulé plat (5 à 6 mm) pour des vitrages de bâtiments remontent à l’époque romaine, au 1er siècle après J-C. On a retrouvé des plaques de verre à Pompéi, mais les Romains n’avaient pas découvert l’art de polir le verre pour le rendre transparent. Ils préféraient utiliser des plaques translucides d’albâtre.
Le vitrail en tant qu’élément coloré et figuratif existait déjà à l’époque mérovingienne et carolingienne dans les édifices chrétiens.
Vers 1100
Les écrits du moine Théophile prouvent qu’à cette époque, les techniques du vitrail étaient parfaitement maîtrisées.
Les plus anciens vitraux actuellement visibles datent de 1100 et se trouvent dans la cathédrale d’Augsbourg en Allemagne.